fiche technique  

avec P. Vassiliu et A. Leprest, Meze 2010

photo : Nathalie Miravette

l'artiste fournit :

 

- tour de chant, ou récital, aménageable de   15 mn à 1h20 environ

- sono pour les salles jusqu'à 100 places (dans un rayon de 100 kms)

- affiches 40 x 60

- documentation et photos

 

l'organisateur fournit :

 

- espace nécessaire 10 m2 minimum

- éclairage de l'espace scènique

- sono (avec retour), et technicien, pour les salles au-delà de 100 places, le   plein air, et dans tous les cas au-delà de 100 kms

- repas (et hébergement si nécessaire)

n.b. : quelles que soient les conditions d'accord entre les parties , l'organisateur doit déclarer au préalable le spectacle à la Sacem, et s'acquitter des droits d'auteur

 


plan de scène                                          

1. micro Shure

2. lecteur CD  ou MD avec télécommande

3. tabouret

4. guitare nylon électro-acoustique

 

 


billet d'humeur

Voyelle, consonne, voyelle, consonne,

Il en faut beaucoup pour faire une chanson.

Des lettres, oui, mais peu de chiffres, et surtout pas des prix. Juste des syllabes et des notes.

Quelles notes ? Un guitariste de jazz, Michel Portanier à Provins, m'avait répondu un jour « il n'y a pas besoin d'en faire beaucoup, il faut juste jouer les bonnes ».

Les syllabes, assemblées, forment des mots puis des phrases, mais pour dire quoi ?

J'aurais tendance à répondre « ce que tu veux », en pensant à Flaubert qui écrivait à un de ses amis « tout ce que j'entreprends est vain et n'aura aucun succès, n'importe, il faut écrire pour soi, c'est la seule chance de faire beau », mais j'entends déjà les grincements de dents : Flaubert, petite bourgeoisie, gnagnagna, gnagnagna ...

Vous préférez Elbaz (Gilles, pas Vincent) ? « arrachez moi la langue sinon je crie, et coupez moi les mains, sinon j'écris ». Tout le nœud du problème est là : la chanson doit être une nécessité pour son auteur, l'explosion d'une énergie vitale ! La chanson n'est pas, ne doit pas être, ne doit jamais devenir un produit de consommation. On ne peut pas acheter un cd avec le même regard que pour le choix d'une savonnette. Pitié Starac's et consorts, faites le boulot que vous voulez, personnellement je m'en tape, mais arrêtez de faire croire aux gogos qu'on appelle ça de la chanson !

A ce sujet, on s'est tous faits baiser d'ailleurs, au début des années 80, quand l'explosion de la FM (1) et des radios dites « libres » (2) nous ont fait lutter pour un quota de chanson française sur les radios françaises. Il a suffi à ceux qui vomissaient sur la notion de « chanson française » d'appeler « chanson française » ce qu'on appelait alors « variété », et le tour était joué : le lapin hors du chapeau, et Bertin, Vasca, Elbaz, Vinci, Martin, Magny et j'en passe, avaient définitivement disparu définitivement dans la Malle des Indes.

Je ne milite pas pour autant pour une chanson engagée politiquement, mais il est bien rare, quand on a des choses à dire, qu'on n'y vienne pas d'une façon ou d'une autre. Je me souviens de vers de Leprest parmi ses plus beaux, dans « Berceuse à P'tit Louis » (je crois qu'elle est inédite). Il parle de la Terre :

Un poète d'ici a dit

Qu'elle était bleue comme une orange

Mais cette orange-là, petit

Y' en a pas beaucoup qui la mangent

Tout y est : l'élégance, la force, la simplicité, l'engagement, l'émotion.

La rebellion ? Mais elle est l'essence même de l'acte de chanter ! Et on le vérifie dans toute l'histoire de tous les peuples ! Elle s'affichait sans pudeur, rythmant le travail, animant les veillées, véhiculant l'information, avant qu'on invente les tuyaux filtrés de la censure hertzienne du commerce inéquitable.

Au fait, vous savez pourquoi on appelle tube une chanson à succès ? Parce qu'il est creux. Je crois que c'est Beaucarne qui a dit ça.

Une chanson rebelle, dans un monde libre et créatif, ça devrait être un pléonasme !

Pour finir, je ne peux m'empêcher d'appliquer à la chanson ce que me dit tous les jours Marie la Rouge (celle que j'suis avec) : Il vaut mieux être belle et rebelle que moche et remoche.

Julien Heurtebise, Bréau le 07.06.2003

(1) je préfère MF en français : modulation de fréquence

(2) c'est comme l'école, la seule à peu près libre, c'est la publique


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